Résidence réputée
Un résident canadien qui séjourne aux États-Unis 183 jours et plus dans une année est généralement considéré comme un résident américain et doit produire une déclaration de revenus américaine au plus tard le 15 juin1 de l’année suivante2. Le solde d’impôt doit cependant être payé au plus tard le 15 avril dans tous les cas, sans quoi des intérêts et des pénalités peuvent s’appliquer. Chaque État américain possède ses propres règles de « résidence » et le délai de production s’apparente à celui des États-Unis (au niveau fédéral). Dans une situation où le contribuable est à la fois résident canadien et résident réputé aux fins américaines, la convention fiscale Canada–États-Unis permettra de départager le statut de résidence de ce dernier.
Par ailleurs, un résident canadien sera également considéré comme un résident des États-Unis aux fins fiscales américaines s’il remplit les conditions du « Substantial Presence Test » dans l’année. Un individu remplit les conditions de ce test s’il séjourne plus de 30 jours aux États-Unis dans l’année courante et, au total, plus de 182 jours sur une période de trois ans, en considérant :
- le nombre total de jours passés sur le territoire américain dans l’année courante;
- le tiers des jours passés aux États-Unis l’année précédente;
- le sixième des jours passés aux États-Unis la deuxième année précédente.
Exemple : En 2022, Mme Leclerc a fait l’acquisition d’un appartement dans la ville d’Orlando en Floride et, depuis ce temps, elle y passe généralement une bonne partie de l’hiver. Ses amis lui ont mentionné d’éviter de prolonger son séjour en territoire américain au-delà de 182 jours si elle ne veut pas être considérée comme une résidente américaine. Attentive à ce conseil, en 2022, 2023 et 2024, elle y a passé respectivement 132, 114 et 144 jours.
En 2024, Mme Leclerc sera considérée comme une résidente des États-Unis en vertu du critère des trois années, selon le calcul suivant :
2024 – année en cours |
144 jours |
2023 – année précédente : 1/3 × 114 |
38 jours |
2022 – seconde année précédente : 1/6 × 132 |
22 jours |
Total |
204 jours |
Un contribuable dans la situation de Mme Leclerc peut éviter d’avoir à produire une déclaration de revenus américaine s’il envoie aux administrations fiscales américaines, au plus tard le 15 juin de l’année suivante, le formulaire 8840 Closer Connection Exception Statement et s’il remplit les conditions suivantes :
- Il a séjourné moins de 183 jours dans l’année visée (2024);
- Il ne détient pas de carte verte (résident permanent des États-Unis) et n’en a pas fait la demande;
- Il possède sa résidence (foyer) habituelle au Canada;
- Il entretient des liens sociaux et économiques plus étroits avec le Canada;
- Il n’a pas eu de revenu de source américaine pendant l’année.
Tel qu’il est mentionné précédemment, les États américains possèdent leurs propres règles de résidence et la production du formulaire 8840 n’empêche pas la production d’une déclaration de revenus étatique.
Si vous séjournez régulièrement aux États-Unis, faites en sorte d’éviter d’être réputé résident américain.
Revenus de source américaine
Revenus de placements
Toute personne non résidente des États-Unis qui reçoit des revenus de placements américains, tels des dividendes, des loyers, certains intérêts ou autres, est assujettie à une retenue d’impôt américain égale à 30 % du montant effectivement reçu. Cependant, la convention fiscale Canada–États-Unis prévoit une réduction, voire une exemption totale de cette retenue d’impôt dans certaines circonstances, lorsque les montants sont versés à un résident du Canada. Au Canada, le contribuable peut avoir droit à un crédit pour impôt étranger à cet égard (voir le Module VII).
Déclaration de revenus américaine
Peu importe son pays de résidence, un contribuable qui gagne des revenus de source américaine3 doit produire une déclaration de revenus américaine, sauf si une exception spécifique s’applique. Au niveau fédéral, la déclaration doit être produite au plus tard le 15 juin4; aux fins des États, le délai de production demeure le 15 avril si les revenus de source américaine sont assujettis à l’impôt de cet ou de ces États.
Il est possible de demander une prolongation de délai de six mois en produisant le formulaire 4868, Application for Automatic Extension of time to File U.S. Individual Income Tax Return. Toutefois, cette demande doit être faite au plus tard à la date limite de production initiale et elle doit être accompagnée du solde des impôts à payer. Il est aussi possible d’obtenir une prolongation du délai de production dans les États.
1 Le 15 avril si le non-résident américain a gagné un revenu d’emploi assujetti aux retenues à la source aux États-Unis. En l’absence d’un tel revenu d’emploi américain, les individus résidant à l’extérieur des États-Unis ont une extension automatique de deux mois qui leur permet de produire leur déclaration pour le 15 juin au lieu du 15 avril.
2 En tant que résident canadien, il demeure assujetti à l’impôt au Canada.
3 Revenus provenant de biens situés aux États-Unis, revenus de sociétés de personnes, revenus de fiducies, revenus de loyers, revenus d’entreprises ou autres revenus de source américaine.
4 Le 15 avril si le non-résident américain a gagné un revenu d’emploi assujetti aux retenues à la source aux États-Unis. De plus, dans tous les cas, le solde d’impôt doit être payé au plus tard le 15 avril, sans quoi des intérêts et des pénalités peuvent s’appliquer.
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1 - Convention fiscale
Voir 1 - Convention fiscale -
2 - Séjours aux États-Unis
Voir 2 - Séjours aux États-Unis -
3 - Biens immeubles aux États-Unis
Voir 3 - Biens immeubles aux États-Unis -
4 - Droits successoraux américains
Voir 4 - Droits successoraux américains -
5 - Numéro d'identification fiscal individuel
Voir 5 - Numéro d'identification fiscal individuel -
6 - Régimes d'assurance maladie gouvernementaux
Voir 6 - Régimes d'assurance maladie gouvernementaux -
7 - Taux d'imposition
Voir 7 - Taux d'imposition