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Femmes en affaires: des mesures à mettre en place en entreprise

La Journée internationale des femmes, le 8 mars, est l’occasion de faire le point : qu’en est-il de la représentation des femmes au sein des postes de haute direction?

Selon Louise Martel, associée en ressources humaines, si la situation actuelle ne reflète pas encore les ambitions affichées quant à la propension des femmes à occuper des postes de haute direction, la balance devrait s’équilibrer dans un avenir assez proche. Mieux, les entreprises seraient plus enclines à recruter des femmes pour occuper les plus hautes fonctions hiérarchiques.

D’après plusieurs études, le Canada figure parmi les chefs de file en ce qui concerne l’égalité entre l’homme et la femme. Le Québec se positionne d’ailleurs parmi les sociétés les plus égalitaires de la planète. Toutefois, même si diverses études abondent dans ce sens, comme la récente étude publiée par Grant Thornton International (disponible en anglais seulement), « Women in business: building a blueprint for action », il est important de nuancer ce constat avec les données ci dessous.

Rôles occupés par des femmes :

  • 34 % sont des directrices financières (CFO);
  • 20 % sont des directrices générales du marketing (CMO);
  • 18 % sont des chefs de l’exploitation (COO);
  • 16 % sont des directrices des systèmes d’information (CIO);
  • 15 % sont des présidentes-directrices générales;
  • 7 % sont des associées.

Ce qui est frappant dans ces chiffres, c’est que le pourcentage de femmes occupant des postes de haute direction diminue au fur et à mesure que nous évoluons dans la hiérarchie. Pourtant, les femmes sont tout aussi ambitieuses que les hommes.

Ce plafond de verre qui empêcherait les femmes de progresser vers les hautes sphères s’explique principalement par des phénomènes structurels archaïques qui sont encore présents au sein de nos sociétés. Par exemple, le traditionnel réseautage dans lequel la femme n’est que très peu représentée, tout comme la difficile articulation du travail et de la famille, viennent freiner l’ascension des femmes.

A contrario, un homme a trois fois plus de chance qu’une femme de passer d’un poste de directeur à celui de vice-président. C’est peu dire que la route est encore longue avant d’atteindre la pleine parité entre les sexes.

Autre donnée qui vient ternir le tableau : on note que depuis les vingt dernières années, il n’y a eu aucun progrès notable réalisé en matière de parité et que si les choses restent en l’état, il faudrait possiblement plus de trente ans pour combler les écarts entre les sexes.

Un vent nouveau souffle sur le profil des dirigeants de demain

Qu’il s’agisse des secteurs public, parapublic et même privé, les entreprises souhaitent embaucher des femmes à des postes de haute direction. Nombreuses sont les entreprises qui se préparent aux dirigeants de demain. La prochaine génération de leaders sera très éclectique et la femme y sera plus que jamais présente. Cette prise de conscience vers la mixité pousse les entreprises à revoir leur positionnement et à prendre en compte le fait que leur leader de demain sera possiblement une femme.

La diversité, c’est bon pour les affaires

La représentation féminine au sein même des conseils d’administration favoriserait une rentabilité accrue des entreprises. Bien que le lien de cause à effet ne soit pas prouvé, certains experts avancent l’explication suivante : la diversité des expertises, des cultures et des points de vue aurait pour effet d’améliorer la qualité des échanges sur des enjeux de société et, par conséquent, entraînerait de meilleures prises de décision.

Les femmes apportent des compétences complémentaires à celles des hommes autour d’une table. De manière générale, les femmes sont plus objectives lorsqu’elles doivent prendre une décision. Elles se baseront sur une méthodologie qui répondra aux besoins de l’entreprise. Elles savent prendre du recul et ont une certaine habileté à se remettre en question, ce qui favorise l’innovation. Plusieurs études démontrent qu’une mixité homme-femme au sein d’un conseil d’administration aurait une incidence considérable sur la croissance des entreprises.

Des comportements en évolution

En quelques années, les comportements et les perceptions de la gent masculine ont grandement évolué. Ce n’est pas sans rappeler le récent mouvement social #MeToo qui a mis en lumière toute l’étendue du problème du rapport relationnel qu’entretenaient les hommes avec les femmes. Ces prises de conscience collective n’ont pas échappé aux entreprises.

On se rend compte que certains acteurs du milieu économique commencent à adopter des nouvelles mesures, comme décider d’aménager les heures de travail, pour attirer des femmes qui désirent bâtir leur carrière, mais aussi entretenir leur vie familiale.

Quelles actions doivent mettre en place les entreprises?

Les entreprises doivent endosser leurs responsabilités et jouer un rôle clé dans cette initiative. Cela doit se refléter dans la culture d’entreprise et être véhiculé par celle-ci. Elles doivent soutenir le talent féminin à l’interne, faire des rencontres de sensibilisation avec les hauts gestionnaires, se doter d’objectifs d’affaires quantifiables et mettre en place des mesures pour aider les femmes à exploiter leur plein potentiel et faire avancer leur carrière à l’interne. Le mentorat peut être l’un de ces outils.

Les prochaines années s’annoncent passionnantes pour la place de la femme au sein des plus hautes sphères de l’entreprise. Si les entreprises mettent en pratique certaines mesures, la représentativité des femmes à des postes de niveaux supérieurs devrait s’améliorer. Néanmoins, les femmes doivent surmonter certaines idées reçues et apprendre à se mettre de l’avant plus que jamais, car de belles occasions d’affaires leur tendent les bras.

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