En 2024, améliorer la performance financière et opérationnelle d’une entreprise devrait figurer en haut de liste des engagements à prendre.
Les aspects financiers d’une entreprise sont souvent négligés par les dirigeants qui vont davantage mettre l’accent sur l’amélioration des processus d’affaires ou manufacturiers. Bon nombre d’entreprises n’emploient pas de ressources spécialisées en finance ou ne font même pas de budget annuel. Elles n’effectuent pas d’analyse de coût de revient et en viennent ainsi à fixer les prix et tarifs de leurs produits ou services en fonction de ceux de la compétition.
Suivi mensuel des résultats financiers
Pourtant, en ces temps d’inflation et de risques accrus de récession, il est tout aussi important de miser sur la performance financière qu’opérationnelle de son entreprise, et ainsi, optimiser sa valeur.
Grâce à un suivi mensuel de ses résultats financiers, une entreprise sera apte à constater l’augmentation de ses coûts ou encore l’érosion de ses marges bénéficiaires au fil des mois, devenant plus agile devant les bouleversements économiques.
Par exemple, elle sera en mesure de savoir, en cours de route, s’il faut compenser cette hausse de coûts en augmentant ses prix ou en améliorant ses capacités opérationnelles.
Ce qui se dessine dans les prochains mois est le risque d’augmentation de certains frais, alors que nos entreprises vont subir une pression pour baisser les prix, à cause du ralentissement économique. Donc, c’est dans la marge des entreprises que tout va se jouer.
L’analyse du coût de revient par clients et par produits permettra de cibler avec précision les éléments rentables et moins rentables. Sur le terrain, on observe, par exemple, des entreprises pour lesquelles 34 % des clients n’apportent aucune rentabilité et 26 % génèrent des pertes. Le ratio mesurant la contribution marginale aura une réelle importance pour fixer vos tarifs sans y laisser votre chemise.
Gestion et production : éliminer le gaspillage
Ce regard sur la performance financière permettra à l’entreprise d’être mieux outillée pour déterminer ses objectifs de croissance et mettre en place les actions nécessaires visant à améliorer sa performance opérationnelle. Et qui dit croissance ne dit pas nécessairement ajout de ressources ou de capacités de production pour arriver à ses fins.
Il est en effet plus judicieux de se tourner vers les méthodes de gestion et de production appelées lean, qui visent principalement à identifier et à éliminer les gaspillages qui réduisent grandement l’efficacité d’une organisation.
Sources de gaspillage
Voici d’ailleurs quelques exemples de sources de gaspillage :
Surproduction
Il ne sert à rien de produire davantage que la demande, au risque de générer trop d’inventaires, une perte d’espace et du capital immobilisé.
Accumulation des stocks
Le stockage inutile engendre des coûts et il est préférable d’améliorer la chaîne d’approvisionnement.
Temps d’attente
Les retards, causés notamment par le manque de matières premières, le bris d’équipement ou des problèmes informatiques, sont des périodes improductives qui n’apportent évidemment pas de valeur aux entreprises.
Déplacements inutiles
Il faut réduire le temps consacré aux déplacements ou manipulations en trop de la part des employés.
L’importance d’une meilleure optimisation opérationnelle est telle qu’une entreprise pourrait améliorer sa production de plus de 20 %, sans même devoir ajouter du personnel ou des équipements. En ces temps de pénurie de main-d’œuvre et d’incertitudes économiques, une telle stratégie portera assurément ses fruits.
À l’ère des robots et de l’intelligence artificielle
La transformation numérique des entreprises s’avère aussi un autre moyen d’améliorer les performances financière et opérationnelle d’une entreprise. Elle doit être au cœur du modèle d’affaires et du développement des entreprises, qui peuvent aujourd’hui exploiter une multitude de nouvelles technologies pour améliorer leurs modes de gestion et de production.
À l’ère de la robotique, des capteurs sans fil, des logiciels, de l’internet des objets (IdO), de la réalité augmentée, de l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies de pointe qui peuvent de plus en plus se connecter entre elles, le virage numérique offre en effet la possibilité de créer une usine plus intelligente qui permet d’optimiser davantage les processus de gestion et de production d’une organisation. Nous sommes même à l’aube de l’industrie 5.0 qui pousse encore plus loin cette transformation en mettant davantage l’accent sur l’interaction entre les technologies numériques et les employés.
Un plan numérique sera nécessaire pour faire le constat de votre situation, déterminer les processus à mettre en place et prioriser les étapes afin d’atteindre votre objectif de performance. Pour chacun des processus, une évaluation des bénéfices escomptés sera réalisée. La sélection des outils technologiques requiert une démarche structurée qui s’intègre parfaitement dans le cadre du plan numérique.
Avantage concurrentiel
Cette nouvelle évolution donne aux entreprises un avantage concurrentiel et la possibilité d’accroître leurs parts de marché. Celles qui tardent à se convertir au numérique performent moins bien et éprouvent plus de difficulté à croître, indiquent plusieurs études.
Aide au recrutement et à la rétention d’employés
Cette transformation numérique a non seulement l’avantage de rendre les activités de gestion et de production plus efficaces, mais aussi de s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre, tout en favorisant le recrutement et la rétention d’employés.
Les efforts d’automatisation et de robotisation permettent en effet aux entreprises d’offrir aux travailleurs des emplois à valeur ajoutée au lieu d’effectuer des tâches qui peuvent s’avérer répétitives ou même dangereuses.
Selon une étude de Sous-traitance industrielle Québec (STIQ), pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre :
- 93 % des entreprises avaient eu recours à l’augmentation des salaires, mais
- 52 % ont fait l’implantation de technologie.
L’augmentation de salaire est une solution souvent temporaire qui a une portée limitée sur l’accroissement de la valeur et de la qualité d’une organisation.
Une transformation soutenue par de l’aide financière
Les entreprises peuvent même profiter d’une aide financière gouvernementale pour les soutenir dans leurs projets de transformation numérique.
Grâce au programme ESSOR, elles peuvent aussi réaliser un diagnostic qui permet de mieux connaître leur maturité numérique et mettre en place des solutions qui leur conviennent.
Des experts de Raymond Chabot Grant Thornton ont été accrédités pour réaliser cet audit numérique et accompagner les entreprises dans leurs démarches. Toutefois, celles qui veulent profiter de l’aide financière gouvernementale ont intérêt à faire vite, car le programme ESSOR doit prendre fin le 31 mars 2024.