D’une époque à l’autre, les périodes de forte croissance ont toujours été marquées par d’importantes révolutions, particulièrement dans l’industrie manufacturière.
Qu’on l’appelle manufacturier 4.0, industrie 4.0, transformation numérique ou usine intelligente, la dernière révolution industrielle offrira de nombreuses possibilités aux entreprises québécoises… en attendant la vague 5.0. L’industrie 4.0 n’est pas une fin en soi, mais une évolution de l’entreprise pour accroître sa compétitivité et maintenir sa valeur ajoutée sur les marchés.
Présentée comme la quatrième révolution industrielle après la mécanisation, la production de masse au XIXe siècle et l’automatisation de la production au XXe siècle, l’industrie 4.0 se caractérise par l’intégration des technologies numériques dans les processus de fabrication.
Les entreprises ont beaucoup à gagner en entreprenant le virage numérique, tant sur le plan de l’amélioration de l’agilité de leurs processus et de l’utilisation de leurs données que sur le plan de la réduction de leurs coûts. Il s’agit même d’un impératif pour qu’elles demeurent compétitives et qu’elles maintiennent une relation d’affaires avec leurs clients.
Par contre, on entend régulièrement certains mythes ou certaines craintes qui freinent les entrepreneurs souhaitant prendre ce virage ou influent sur leur vision du projet. En voici quelques-uns.
Mythe no 1 : l’intégration du 4.0 est une tâche insurmontable!
Ce qu’on entend
Plusieurs entrepreneurs que nous rencontrons nous disent hésiter à prendre le virage numérique, car ils perçoivent ce projet comme une tâche colossale. Au-delà des avantages, ce processus leur semble laborieux en raison des changements majeurs apportés, des investissements importants de temps et d’argent à court terme nécessaires et d’une mauvaise compréhension du processus de transformation dans son ensemble.
Ce qu’il faut savoir
Dans le cadre d’une transformation numérique, la pire erreur consiste à vouloir tout faire en même temps, ce qui se traduit souvent par un échec. La transformation doit plutôt être bien préparée, et chaque étape doit être planifiée de façon progressive. Un diagnostic approfondi des processus d’affaires de l’entreprise, réalisé au moyen de l’Audit industrie 4.0, et une révision de ses objectifs permettent d’avoir une meilleure compréhension des projets à mettre en place pour entamer le virage vers l’industrie 4.0.
Le diagnostic permettra également de hiérarchiser les projets afin de maximiser les résultats de chacune des étapes et l’incidence organisationnelle, ainsi que d’étaler les coûts pour mieux les contrôler. Ce plan d’action maximisera les retombées de l’investissement à moyen terme.
Ce qu’il faut faire
Nos experts peuvent accompagner tous les types d’entreprises (transport, services, manufacturier, etc.) dans leur transformation numérique et sont maintenant accrédités par le Ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) dans le cadre du programme Audit industrie 4.o. Investissement Québec agit comme mandataire pour ce programme et des subventions sont disponibles pour les entreprises de tous les secteurs d’activité, incluant les coopératives et les entreprises de l’économie sociale, pour leur permettre d’entamer la démarche et de bénéficier de l’accompagnement d’experts accrédités.
Mythe no 2 : l’industrie 4.0 touche seulement la technologie
Ce qu’on entend
Bien que le fondement de la quatrième révolution industrielle repose sur la connectivité des données et des objets, la technologie n’est pas le seul élément à considérer dans une telle transformation.
Ce qu’on doit savoir
Cette transformation numérique aura une incidence progressive sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise et aura ainsi d’importantes répercussions sur une multitude de facettes de celle-ci.
- Modes de prestation de service et de fabrication de produits;
- Gestion de la relation avec les clients et les fournisseurs;
- Indicateurs de rendement;
- Processus d’affaires;
- Profils de compétences requis;
- Fiscalité transfrontalière;
- Taxes à la consommation;
- Financement de l’innovation et du développement technologiques;
- Financement des entreprises;
- Etc.
Ce qu’il faut faire
Comme pour les transformations industrielles antérieures, la transformation numérique doit s’inscrire dans un projet d’entreprise qui a fait l’objet d’une réflexion stratégique, ainsi que d’un processus de déploiement et de suivi rigoureux. L’industrie 4.0 touche la technologie, mais aussi la gestion, la fiscalité et le financement.
Mythe no 3 : l’industrie 4.0 se rapporte à l’intelligence artificielle
Ce qu’on entend
Depuis déjà plusieurs mois, sur toutes les tribunes et dans tous les médias, nous entendons parler de l’industrie 4.0 et de l’intelligence artificielle (IA), et nous allons même jusqu’à les confondre. Sur une échelle de maturité, l’IA serait le niveau le plus élevé d’utilisation des données d’une organisation, permettant entre autres l’autonomisation de décisions et de processus.
Ce qu’il faut savoir
Les entreprises doivent comprendre que pour profiter du virage vers l’industrie 4.0, elles n’ont pas nécessairement besoin de recourir à l’IA. En effet, les entreprises peuvent tirer profit de leurs données de différentes façons, et ce, selon des niveaux de maturité d’exploitation de données qui peuvent apporter énormément de valeur ajoutée. On parlera alors :
- D’analyse descriptive : observer ce qui s’est passé;
- D’analyse diagnostique : comprendre ce qui s’est passé;
- D’analyse prédictive : prédire ce qui va se passer.
Ce qu’il faut faire
Un diagnostic de vos données pourrait vous aider à évaluer la valeur que vous pourriez tirer de celles-ci afin d’optimiser vos activités.
Mythe no 4 : la révolution 4.0 est LA réponse à l’enjeu touchant la rareté de la main-d’œuvre
Ce qu’on entend
Certains entrepreneurs entament ce projet en croyant que l’automatisation de certains processus leur permettra d’obtenir les mêmes résultats en réduisant l’effectif ainsi que de résoudre le problème de rareté de la main-d’œuvre.
Ce qu’il faut savoir
Certes, l’automatisation contribue à changer les procédés et les processus de l’entreprise et peut mener à la suppression de certains postes. Toutefois, elle ne fera pas disparaître les emplois pour autant. L’automatisation changera plutôt leur nature. Le profil du travailleur de demain sera en effet différent de celui d’aujourd’hui. De nouveaux postes seront créés et de nouvelles compétences seront développées. Les entreprises auront donc bon nombre de défis à relever. Il faut envisager de revoir la structure organisationnelle en fonction des nouveaux besoins de l’entreprise et de former les employés afin de les faire évoluer dans leurs rôles. Un autre défi lié au virage vers l’industrie 4.0 consiste à effectuer une bonne gestion du changement pour s’assurer de mobiliser et de retenir les employés clés au cœur de cette transformation, sachant que les gens sont souvent réfractaires au changement.
Ce qu’il faut faire
Malgré ces défis, le virage vers l’industrie 4.0 contribue à créer des emplois à forte valeur ajoutée, qui seront occupés par des employés plus compétents. Il faut toutefois prendre le temps d’évaluer les répercussions du projet sur les employés et de gérer ces changements de façon proactive.
En résumé, tôt ou tard, vous devrez vous informer sur les répercussions que l’industrie 4.0 aura sur votre secteur d’activité et sur votre entreprise. Cependant, vous pouvez choisir la façon dont vous aborderez votre transformation.
Les experts de Raymond Chabot Grant Thornton peuvent vous accompagner relativement à différents aspects de ce projet, que ce soit dans la revue de vos processus, le choix de votre progiciel de gestion intégré ou l’utilisation de vos données grâce à l’analytique avancée, pour vous permettre de prendre le virage vers l’industrie 4.0 en optimisant l’engagement de vos ressources et le rendement du capital investi.