Vous envisagez l’achat d’une entreprise concurrente ou complémentaire à la vôtre? Prenez le temps de bien définir votre stratégie en fonction du marché et des objectifs à atteindre.
Faire l’acquisition d’une entreprise comporte toujours des risques. C’est pourquoi, avant de vous lancer, il est important de bien analyser l’évolution du marché et de tenir compte de différents facteurs qui sont déterminants pour la réussite d’une telle transaction, notamment :
- les perspectives de croissance à long terme dans le marché visé;
- la valeur créée;
- la compétence des dirigeants et de leurs employés;
- la présence d’employés-clés;
- le niveau d’ancienneté moyen des employés;
- les synergies possibles avec votre entreprise actuelle;
- l’historique de rentabilité de l’entreprise à acquérir;
- le taux d’endettement de l’entreprise;
- l’endettement requis pour en faire l’acquisition;
- l’état des immobilisations;
- le positionnement de l’entreprise dans son marché.
Avant tout, votre stratégie doit bien cerner les objectifs pour votre entreprise lors de toute acquisition, ainsi que vos visées à moyen et à long terme.
Quel est le but de l’acquisition?
Plusieurs raisons peuvent vous inciter à acheter une entreprise. Pour bien mesurer la portée d’une telle transaction, vous devez d’abord savoir à quels besoins celle-ci répond et évaluer vos alternatives.
Il se peut qu’en cours d’évaluation plusieurs risques, ou facteurs atténuants, soient soulevés. Il est important de ne pas perdre de vue vos objectifs initiaux lors de l’analyse afin de vous assurer qu’ils seront atteints.
Croissance
La croissance d’une entreprise peut se faire à l’interne en fonction de la demande et de nouvelles compétences acquises, mais l’acquisition d’une entreprise concurrente ou complémentaire à la vôtre pourrait vous offrir l’occasion de pénétrer un nouveau marché ou d’augmenter votre part de marché sur un territoire spécifique. Vous pourriez ainsi, entre autres, atteindre une nouvelle clientèle cible, élargir votre éventail de produits et services ou étendre votre circuit de distribution.
Si votre entreprise a atteint et dépassé son seuil de rentabilité, la marge contributive du nouveau volume acquis pourrait augmenter encore la rentabilité de l’entreprise.
Flexibilité
Vous pourriez souhaiter amorcer ou compléter une intégration verticale en acquérant des fournisseurs ou des clients, ou en fusionnant avec eux, de manière à procurer davantage de flexibilité à votre organisation et à la rendre plus compétitive. Par exemple, cette stratégie de fusion-acquisition pourrait être l’occasion pour vous :
- d’acquérir des talents;
- de disposer d’expertises particulières;
- d’intégrer une nouvelle clientèle;
- de réduire le risque relié à votre approvisionnement;
- d’obtenir des actifs immobiliers ou une propriété intellectuelle utiles à vos activités d’entreprise.
Réduction des coûts
Dans certains cas, le but d’une fusion ou d’une acquisition est aussi de faire des économies d’échelle en augmentant votre pouvoir d’achat et en réduisant vos coûts administratifs.
Vous pouvez ainsi, notamment, profiter d’une entente bien établie avec un fournisseur ou augmenter votre pouvoir de négociation avec un fournisseur actuel en augmentant votre volume d’achat.
Quels sont les risques à envisager?
Le statu quo occasionne souvent une perte de compétitivité et de parts de marché à court ou à moyen terme.
Outre les désavantages liés à l’inaction, vous devez aussi examiner les risques potentiels au cas où vous décidiez de procéder à une acquisition. Demandez-vous si ces risques sont gérables pour votre entreprise et si « le jeu en vaut la chandelle ».
Une fois les inconvénients et les bénéfices soupesés, vous pourrez faire un choix éclairé et vous préparer pour réduire l’impact du changement, le cas échéant.
Des coûts ou des délais mal évalués
Assez souvent, on est tenté de porter des lunettes roses face aux économies potentielles liées aux synergies lors d’une fusion ou d’une acquisition. L’entrepreneur peut sous-estimer le délai nécessaire pour réaliser ces économies ou encore minimiser la valeur des investissements de mise à niveau.
Pensons, par exemple, à la formation nécessaire, à l’acquisition de compétences manquantes ou à l’intégration des systèmes informatiques et à la rationalisation de la fabrication.
Il est essentiel de prendre le temps d’évaluer les différents scénarios possibles en tenant compte des ressources nécessaires pour intégrer avec succès les activités des entreprises concernées.
Une croissance inférieure aux projections
Un autre risque à prévoir est celui d’une croissance inférieure aux projections initiales. Par exemple, une fusion d’entreprises ou une acquisition peut entraîner le départ de certains clients. Une façon de réduire ce risque, outre une évaluation préliminaire adéquate, est de prévoir de nouveaux produits ou services susceptibles de générer des ventes à long terme.
Il faut s’attendre à une période de ralentissement possible avant d’opérationnaliser la croissance prévue. Il est judicieux de l’inclure dans vos prévisions.
Une valeur difficile à quantifier
Lorsque l’acquisition de valeur paraît difficile à quantifier, par exemple lorsqu’on achète une entreprise pour acquérir des compétences propres à un concurrent, on peut sécuriser la transaction en négociant des ententes avec des employés-clés.
Par exemple, de plus en plus d’entrepreneurs optent pour offrir un certain pourcentage d’actions de l’entreprise (par exemple, 5 % à 10 %) à leurs employés-clés. Ceci permet aux employés de forger un sentiment d’appartenance fort et de se sentir davantage mobilisés.
Dans tous les cas, si vous envisagez d’acquérir une valeur stratégique qui échappe à la logique comptable, il faut voir au-delà des chiffres et vous poser la question suivante : quel est le prix de l’inaction? Dans un marché en consolidation, rester petit et identique à ses concurrents ne sera jamais une bonne option pour demeurer concurrentiel.
Enfin, avant de procéder à un projet de fusion ou d’acquisition, vous devrez aussi évaluer le risque du choc des valeurs et des cultures d’entreprise. Si les modes de gestion sont aux antipodes, les synergies seront plus lentes et l’adhésion aux changements beaucoup plus complexe. Votre risque de perdre des employés est également accru dans ce contexte. Vous diminuez vos risques en acquérant une entreprise qui partage vos valeurs.
Quelle est la meilleure stratégie pour vous?
Les indicateurs sont globalement positifs? Alors il faut aussi évaluer si l’acquisition est la meilleure manière d’investir vos ressources financières et humaines avant de passer à l’action.
L’important dans un tel processus est de vous poser toutes les bonnes questions et de considérer les risques avec la vision la plus large possible, tout en songeant aux manières de les atténuer.
De plus, les solutions de financement seront à explorer en profondeur pour tirer les meilleurs avantages d’une stratégie de fusion ou d’acquisition. Dans un contexte d’augmentation des taux d’intérêt, l’impact est exacerbé et il est important d’obtenir un scénario crédible de financement avant de prendre une décision. Nos experts en conseils financiers peuvent vous accompagner dans vos démarches et protéger vos angles morts.