Lors d’une rencontre récente avec notre président, Janie C. Béïque a discuté de mobilisation, de vision et de responsabilité sociale des entreprises.
Les valeurs humaines et la qualité de l’équipe de direction sont des critères essentiels dans la décision du Fonds de solidarité FTQ d’investir dans une entreprise.
Au-delà de leurs compétences en gestion, les dirigeants d’aujourd’hui doivent exercer un leadership fort en matière de vision d’entreprise, de mobilisation des employés et de principes de responsabilité sociale, selon Janie C. Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ.
« Notre décision d’investir dans une entreprise est basée à 80 % sur l’équipe de direction, c’est-à-dire son dynamisme, ses objectifs, son plan d’action, sa cohésion, sa vision et ses valeurs », a-t-elle mentionné lors d’un rendez-vous tête-à-tête avec Emilio B. Imbriglio, président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton.
« Les partenaires financiers veulent s’allier à des dirigeants d’entreprise compétents, sérieux, rigoureux et transparents, et qui communiquent bien avec les parties prenantes. La diversité et la complémentarité des compétences au sein d’une équipe de direction sont aussi des points fondamentaux », a souligné pour sa part M. Imbriglio.
Savoir mobiliser les employés
Pour Janie C. Béïque, les dirigeants d’entreprise doivent porter une attention particulière à la mobilisation des employés. « Le plus grand actif des organisations, ce sont les humains. Et il faut être humain pour gérer des humains. C’est important que les leaders soient authentiques, qu’ils gèrent avec leur cœur », a dit celle qui est, depuis avril 2021, la première femme à la tête du Fonds de solidarité FTQ.
Cela est d’autant plus important dans le contexte actuel, marqué par la pénurie de main-d’œuvre, les rapides transformations technologiques et la transition écologique. Pour le Fonds de solidarité FTQ, ce sont d’ailleurs trois défis prioritaires qui aideront les entreprises québécoises à se relever, en leur offrant un soutien financier et un accompagnement-conseil.
Les organisations doivent réaliser les transformations requises « de façon structurée, sinon elles risquent de perdre des employés », a souligné Mme Béïque. « Elles doivent s’assurer de l’engagement des employés en leur présentant les raisons et les objectifs des changements projetés » pour réussir à mettre pleinement en œuvre ces transformations.
Par exemple, lors d’un projet de robotisation, il faut expliquer aux employés comment celui-ci les amènera à exécuter davantage de tâches à valeur ajoutée, à rehausser leurs compétences et à se développer au sein de l’entreprise.
Les employés s’attendent aussi à ce que les dirigeants d’entreprise s’engagent personnellement dans des enjeux sociétaux et déterminent des valeurs d’entreprise qui respectent les grands principes de responsabilité sociale, a-t-elle poursuivi.
« C’est extrêmement important d’agir sur l’expérience des employés. Les gens veulent travailler pour une entreprise qui a des valeurs, une âme. »
Il s’agit d’un aspect majeur dans l’actuelle lutte aux talents, lutte qui se joue de plus en plus à l’échelle mondiale avec la montée du télétravail.
Aider les entreprises à grandir
Les grands principes de responsabilité sociale font partie de l’ADN du Fonds de solidarité FTQ depuis sa création en 1983, a rappelé Mme Béïque. Par exemple, son organisation est signataire de la Déclaration de la place financière québécoise pour une finance durable, tout comme Raymond Chabot Grant Thornton.
« Nous investissons dans des rêves, dans des équipes de direction qui ont des valeurs et qui veulent aller quelque part. Lorsqu’on s’allie à une entreprise, on la prend à l’étape où elle est rendue et on l’aide à grandir » en fonction des défis qui lui sont propres, a dit Mme Béïque.
Elle a précisé que le Fonds de solidarité FTQ dispose de nombreux outils pour aider les entreprises québécoises à croître, quels que soient leur secteur d’activité, leur taille ou la région où elles sont établies. Son réseau est composé de 17 bureaux et fonds régionaux de solidarité, de 87 fonds locaux et de 94 fonds sectoriels. Son équipe de professionnels de l’investissement est spécialisée dans 20 secteurs d’activité différents.
« Le Fonds de solidarité FTQ est un modèle économique extraordinaire, puisqu’il a le double mandat de générer du rendement afin d’aider les Québécois à accumuler de l’épargne pour leur retraite, et d’aider les entreprises d’ici à prendre des décisions qui seront bénéfiques à long terme, et non seulement à court terme », a affirmé Mme Béïque.
L’organisation investit annuellement plus d’un milliard de dollars dans l’économie du Québec et compte quelque 723 500 actionnaires-épargnants.
Selon Mme Béïque, les entrepreneurs québécois ont la chance d’être appuyés par un solide écosystème de sociétés de financement. Plus que jamais, celles-ci collaborent « afin de s’assurer que les entreprises de tous les secteurs d’activité ont accès à du capital », avec une offre globale de financement « qui couvre les besoins à court, moyen ou long terme, ainsi que la petite, la moyenne ou la grande entreprise ».
« Nous avons des forces complémentaires, et le fait de travailler ensemble, ça permet d’avoir des entreprises plus fortes », a-t-elle dit à propos de l’écosystème financier québécois.