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Avis d'experts

Comment vendre une entreprise en difficulté?

Si votre entreprise éprouve des difficultés financières, des solutions de redressement existent. Toutefois, la vente pourrait être la meilleure option.

Vendre son entreprise pour éviter la faillite, c’est parfois l’inévitable solution aux ravages causés par les difficultés financières. Quelles sont les étapes à franchir? Comment protéger ses employés, ses clients et ses fournisseurs et conserver la valeur de son organisation? Pour vous aider à y voir clair, nous vous offrons un aperçu du processus de redressement et des démarches à suivre pour intéresser un acquéreur potentiel.

État de la situation en contexte pandémique

Plusieurs PME ont été fragilisées par la pandémie depuis le début de 2020, 71 % d’entre elles ayant dû s’endetter pour composer avec les impacts de la COVID-19. La dette moyenne est de 170 000 $ et les trois quarts des propriétaires de ces entreprises estiment avoir besoin de plus d’un an pour amortir ces emprunts. Les dossiers d’insolvabilité au Québec ont augmenté de 17 % entre les deuxièmes trimestres de 2020 et de 2021. Avec la fin des aides gouvernementales, on peut imaginer que ce pourcentage augmentera.

Tous les syndics et les conseillers financiers spécialisés en redressement le remarquent : l’entrepreneur, naturellement doté d’un esprit optimiste et d’une capacité à trouver des solutions, a tendance à tout tenter avant de demander l’aide de spécialistes en redressement.

Qu’il ait perdu un client important, qu’il soit touché par une hausse significative du prix des matériaux ou qu’il ait manqué de contrôle sur les finances pendant trop longtemps, il va tenter de s’en sortir seul comme il a l’habitude de le faire depuis ses débuts en affaires.

Donner une marge de manœuvre temporaire

Toutefois, le moment viendra où les créanciers mettront davantage de pression pour être remboursés sans délai. À cette étape, l’entrepreneur aura tendance à prendre des décisions à court terme qui peuvent réduire les chances d’un redressement à long terme (obtenir un prêt à taux d’intérêt élevé, cautionner personnellement certaines dettes, etc.). C’est généralement à cette étape que le spécialiste en redressement est consulté. Pourtant, son implication plus tôt dans le processus augmenterait le temps et les outils à sa disposition pour effectuer un redressement. Quelles seront les étapes effectuées par le spécialiste?

1. Identifier les difficultés

Le spécialiste en redressement va d’abord accompagner l’entrepreneur pour identifier les difficultés dont souffre l’entreprise. Cette étape est importante pour proposer la meilleure stratégie pour votre organisation.

2. Proposer un plan d’action

Une fois les difficultés évaluées, le spécialiste en redressement va proposer un plan d’action adapté à votre situation.

3. Placer l’entreprise sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité

À cette étape, il conviendra de recourir à la Loi sur la faillite et l’insolvabilité pour protéger votre entreprise afin d’éviter un arrêt des opérations et une faillite éventuelle, si :

  • l’endettement de votre entreprise est tel qu’il devient impossible d’emprunter davantage;
  • ce n’est plus possible d’intéresser un investisseur afin de combler vos besoins de liquidités;
  • la pression des créanciers actuels met en péril les activités de votre entreprise.

En effet, cette protection légale a pour effet de suspendre temporairement les recours des créanciers contre les biens d’une organisation; de plus, le passif de l’entreprise est gelé. Ceci permet de réduire la pression des créanciers et offre du temps additionnel à l’entreprise pour préparer une proposition aux créanciers et compléter la restructuration.

4. Trouver des investisseurs

Si vous êtes en mesure de réinjecter des liquidités dans l’entreprise, ces fonds pourront servir à financer un règlement avec les créanciers et les opérations futures plutôt que de servir à éponger les pertes passées sans investir dans l’avenir.

Dans le cas contraire, le syndic vous accompagnera dans la recherche d’un partenaire actionnaire à qui une partie de la propriété de l’entreprise sera cédée. Ces fonds seront alors utilisés pour relancer l’entreprise et financer le règlement avec les créanciers.

Toutefois, il arrive que les finances de l’entreprise soient en si mauvais état et que les conditions du marché soient si défavorables qu’intéresser un investisseur s’avérera mission impossible. Dans ce cas, la meilleure avenue pour assurer la survie de votre entreprise sera la vente. Bien que cette solution soit difficile à envisager pour un entrepreneur, elle a l’avantage de préserver les emplois et les relations avec les clients et les fournisseurs, et de permettre ainsi à l’entreprise de poursuivre ses activités.

Vendre une entreprise en difficulté

Si la vente de votre entreprise s’avère nécessaire, le syndic vous aidera à maintenir ses activités, puisque l’objectif de la loi est de protéger l’entreprise.

Il est souhaitable d’agir rapidement pour éviter de perdre des fournisseurs et des clients, ce qui réduirait la valeur de votre entreprise et pourrait même compromettre sa survie. Vous devrez vous assurer du soutien des employés clés, à qui vous pourriez, par exemple, offrir des bonis de rétention.

1. Préparer un document de présentation

Avec l’information financière disponible, le syndic préparera un document de présentation de l’entreprise, en toute transparence.

2. Approcher les concurrents et les fournisseurs

Ensuite, il approchera notamment les concurrents de l’entreprise en difficulté qui pourraient souhaiter acquérir une nouvelle clientèle et prendre de l’expansion, ou des fournisseurs et des clients de l’entreprise qui, eux, pourraient souhaiter une intégration verticale de leurs opérations.

3. Veiller à obtenir le meilleur prix

À cette étape, le syndic s’assurera qu’aucune décision pouvant détériorer la situation financière de l’entreprise ne soit prise et il veillera à obtenir le meilleur prix de vente possible dans les circonstances. La transaction, si elle est possible, devra être entérinée par le tribunal.

Les avantages d’une acquisition pour l’acheteur

Bien que la Loi sur la faillite et l’insolvabilité prévoie différents outils pour procéder à une acquisition, l’acheteur d’une entreprise insolvable se porte généralement acquéreur des actifs uniquement et, ainsi, il ébauche lui-même la stratégie pour les rentabiliser.

L’acquisition peut se révéler fort intéressante pour son expansion, d’autant qu’il aura l’avantage de mettre la main sur une entreprise sans dettes, celles-ci demeurant avec l’entité légale qui fait l’objet de ces procédures.

Si votre entreprise traverse des difficultés financières, nos conseillers en redressement peuvent vous aider à maintenir votre entreprise en activité et vous accompagner lors des étapes subséquentes.

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