Mis à jour le 30 février 2024
Comment maximiser la valeur d’une entreprise et la rendre la plus attrayante possible pour de futurs partenaires ou acheteurs?
Selon de récentes données du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ), plus de 34 000 entreprises, tous secteurs confondus, seront à céder d’ici 2025 et six propriétaires de PME sur 10 ne sont pas préparés pour le transfert de leur entreprise.
La valorisation d’une entreprise est en fait un processus d’optimisation de la valeur d’une entreprise. Il faut habituellement de cinq à dix ans pour passer à travers toutes les étapes d’un tel processus. Il est donc bon de l’enclencher dès que l’entrepreneur commence à songer à une vente ou un transfert qui surviendra dans quelques années.
Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation?
Depuis la pandémie, les marchés fluctuent. Selon le secteur d’activités, on a obtenu des profits à la hausse ou à la baisse, avec une évolution rapide difficile à prédire. Actuellement, même si l’économie se stabilise quelque peu, l’évaluateur devra tenir compte du plan stratégique d’une entreprise, des actions qu’elle prévoit pour s’adapter à son marché et de la compétence de ses équipes pour le faire.
De façon générale, plus une entreprise génère de profits, plus sa valeur augmente sur le marché. Cette valeur marchande est déterminée par le BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement), une mesure théorique qui aide à déterminer la santé financière d’une entreprise. À cette valeur, il faut ensuite appliquer un coefficient multiplicateur qui varie habituellement de 3 à 5 et donne ainsi une valeur théorique à une entreprise.
Pour calculer la juste valeur d’une entreprise, on procédera en se basant sur la valeur des actifs, le rendement ou le marché.
L’approche d’évaluation ainsi que la méthode à privilégier sera déterminée par votre type d’entreprise et par les informations obtenues lors de l’analyse.
Pour en savoir plus, consultez notre article portant sur les rapports d’évaluation et les méthodes.
Quelles sont les étapes à suivre pour la valorisation de votre entreprise?
1- Dresser un diagnostic de l’entreprise
Vous devez d’abord établir vos objectifs et votre échéancier. Ensuite, vous devez répondre à différentes questions afin d’établir un diagnostic, par exemple :
- Quelles sont les forces et les faiblesses internes de votre entreprise, au niveau des finances, des pratiques de gestion, des opérations et des ressources humaines?
- Quelles sont les forces et les faiblesses externes de votre entreprise, notamment par rapport à votre positionnement sur le marché?
- Est-ce que votre entreprise stagne, décline ou est en croissance?
Ensuite vous devez déterminer une liste d’actions visant à combler les lacunes de votre entreprise et évaluer la pertinence de chacune d’elles.
Prenons l’exemple d’une entreprise qui a un retard technologique à combler au niveau des équipements. Avant de prévoir un plan d’action, il faut se poser les bonnes questions. L’achat de nouvelles technologies augmentera-t-il suffisamment la valeur de l’entreprise pour que le coût investi en vaille la peine? De plus, il faut estimer le temps de réalisation de chaque action.
Il est préférable de se faire accompagner par une équipe d’experts de l’externe afin d’obtenir un regard neutre et un encadrement expérimenté.
2. Faire une analyse de rentabilité
On pense souvent, à tort que, selon la célèbre loi de Pareto, 20 % des clients génèrent 80 % des profits et qu’à l’inverse, 80 % des clients génèrent 20 % des profits. Dans les faits, nos études démontrent que dans le secteur manufacturier, ce sont plutôt 40 % des clients qui génèrent 320 % des profits, 34 % des clients qui génèrent 0 % des profits et 26 % des clients qui génèrent 220 % des pertes.
Lorsque vous faites une analyse de rentabilité, elle doit être précise. Vous devez évaluer votre coût de revient par produit ou service, en utilisant les données de la dernière année, pour évaluer vos profits en fonction du produit par client. L’objectif d’un tel exercice n’est pas nécessairement d’éliminer les clients ou les produits non rentables, mais de les déplacer lorsque possible.
3. Établir un plan stratégique et un plan d’action
Ensuite, l’entrepreneur, avec les experts qui l’accompagnent, choisissent les actions à réaliser et produisent un plan d’actions concret incluant des responsables et des échéanciers.
Vous déciderez peut-être d’investir dans des projets pour demeurer concurrentiel dans votre marché (par exemple pour optimiser vos processus ou numériser vos opérations).
Voici quelques actions possibles à prendre selon les besoins identifiés :
- installer un système comptable pour gérer les stocks;
- chercher de nouveaux distributeurs afin d’augmenter les ventes;
- améliorer la structure organisationnelle en donnant plus de responsabilités à certains employés;
- documenter les processus et instaurer des politiques et procédures afin de laisser des traces du savoir de l’actionnaire vendeur.
Chose certaine, vous pourrez ainsi prendre des décisions d’affaires éclairées qui augmenteront votre rentabilité et la valeur de votre organisation (qu’il s’agisse de mettre vos efforts sur un produit plutôt qu’un autre ou de négocier avec certains clients et fournisseurs).
En plus d’augmenter la valeur marchande de l’entreprise, le processus d’optimisation réduit les risques liés à un départ précipité de l’entrepreneur, par exemple en raison de problèmes de santé, ainsi que les risques liés aux « vices cachés », puisqu’il n’y en aura plus.
Il est également très rassurant pour le vendeur de savoir qu’il transmet une entreprise en bonne santé (que ce soit à ses enfants, à des employés ou à un tiers), qui a toutes les chances de perdurer.
Si le processus d’optimisation peut parfois sembler long, il en vaut la chandelle. De plus, il arrive souvent que la transaction se fasse plus rapidement grâce à ce processus. En effet, une entreprise saine attire plus d’acheteurs potentiels et les demandes de financement des acheteurs sont acceptées plus aisément.
Le chef d’entreprise qui aura bien fait ses devoirs aura ainsi de meilleures chances de vendre son entreprise à un prix supérieur au prix découlant de l’évaluation ou d’obtenir le financement dont il a besoin.
La valorisation d’une entreprise est donc une véritable « mise en beauté » réalisée pour le plus grand bénéfice du vendeur ou cédant… et de l’acheteur.