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Avis d'experts

Un avenir très prometteur, selon Lucien Bouchard

« Ayez confiance. » C’est un message d’espoir que Me Lucien Bouchard a transmis aux gens d’affaires lors d’une rencontre avec le président de notre firme.

Tout en reconnaissant que nous traversons une période très difficile, remplie d’incertitude, l’ancien premier ministre du Québec juge que les entrepreneurs et la population en général ont tout lieu de rester optimistes.

« Il va y avoir une reprise qui pourrait être extraordinaire. Si l’on s’assure que les conditions sont mises en place, on bénéficiera d’une vraie relance », a dit Me Bouchard lors de ce tête-à-tête avec Emilio B. Imbriglio, président et chef de la direction de notre firme.

Me Bouchard se garde de prétendre lire dans une boule de cristal, mais, lorsqu’il sera de nouveau possible de socialiser, de travailler davantage en présentiel, de voyager, de faire des sorties culturelles et au restaurant en toute liberté, il prévoit « un mouvement d’enthousiasme » dans la population. « Et ce sera pareil sur le plan économique », a mentionné Me Bouchard, associé au cabinet d’avocats Davies Ward Phillips & Vineberg.

Son message aux entrepreneurs et aux jeunes est clair : il faut avoir confiance, être bien préparé et avoir la capacité de s’adapter. C’est la clé pour affronter les situations difficiles qui ne manquent pas de survenir dans la vie d’une entreprise, a d’ailleurs souligné Emilio B. Imbriglio.

Le Québec et le Canada regorgent de richesses et sont remplis de promesses, a insisté Me Bouchard. « Pour l’avenir de nos jeunes, c’est formidable! » a-t-il lancé.

Bien que notre économie soit en bonne position pour rebondir, il reconnaît que la situation des finances publiques soulève beaucoup de questionnements à l’heure actuelle. La donne a changé avec la pandémie et l’équilibre budgétaire n’est plus la priorité du moment.

« On comprend que les gouvernements sont actuellement incapables de prédire le retour à l’équilibre budgétaire. C’est donc une tout autre sorte de gestion financière qui sera requise au chapitre des finances publiques. Elle ne manquera pas d’être délicate », a-t-il précisé.

« Cela dit, il faut avoir confiance, car, depuis 2008, le monde de la finance internationale a appris à travailler en cohésion. »

Du même souffle, il souhaite que les gouvernements veillent à ne pas compromettre la relance économique en alourdissant le fardeau fiscal des entreprises et des particuliers.

Une leçon de leadership

Selon Me Bouchard, la pandémie de COVID-19 permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même et nous rappelle à quel point les relations humaines sont capitales. C’est pourquoi il est essentiel de soigner nos liens avec nos proches et nos collègues. « La qualité de la chimie d’une équipe, c’est fondamental. »

La pandémie fait aussi ressortir toute l’importance du leadership. Me Bouchard salue l’assurance avec laquelle le premier ministre François Legault manœuvre dans cette crise, « qui est très différente de celle du verglas » que Lucien Bouchard a gérée lorsqu’il dirigeait l’État, en janvier 1998.

Pour lui, François Legault est « l’homme de l’heure ». Il était « bien préparé et prêt à assumer ces responsabilités » à la suite de ses expériences dans le secteur privé et en politique, où il a vécu « sa traversée du désert ». Par son niveau de préparation, son ardeur au travail et son sens pratique, M. Legault est un modèle de leadership, estime Me Bouchard.

« Les principales qualités d’un dirigeant d’entreprise, c’est d’être très bien préparé, d’avoir une grande capacité de communication et d’écoute, de rester calme » et de surmonter les difficultés avec une approche stratégique, a rappelé pour sa part Emilio B. Imbriglio.

Plusieurs grands enjeux

La pandémie a accéléré certaines tendances qui émergeaient déjà au sein des entreprises, comme le virage numérique dans le commerce de détail.

« Le virage numérique va s’accroître, c’est inévitable. Mais est-ce que tout le commerce traditionnel va disparaître (au profit du commerce en ligne)? Pas forcément. Il ne faut jamais oublier l’aspect humain », a dit Me Bouchard, qui croit que les consommateurs voudront toujours être conseillés en personne et visualiser certains achats sur place.

Me Bouchard a également abordé plusieurs autres enjeux d’importance lors de notre webinaire, dont les relations canado-américaines. « Il faut rétablir les liens d’amitié (avec les États-Unis), et que cela se traduise par des avantages économiques », a-t-il insisté, en rappelant la bonne entente qui régnait entre le premier ministre Brian Mulroney et les présidents républicains dans les années 1980.

L’environnement est un autre enjeu « critique », selon lui. « Cette préoccupation débouchera sur des solutions qui vont nécessiter des investissements considérables. » Cependant, c’est tout un défi de s’attaquer de front aux enjeux climatiques et de poursuivre en même temps la croissance économique. « Il faudra davantage compter sur la science, car c’est elle qui va nous permettre de développer des énergies vraiment renouvelables et économiques. »

Autre enjeu clé : la diversité. « Nous avons besoin d’immigrants. Il va falloir accepter l’interculturalisme, le pratiquer et le gérer convenablement », a-t-il souligné.

Quant à la présence des femmes dans des postes de décision, il voit des progrès et une réelle volonté de leur faire de plus en plus de place. Néanmoins, il ne pense pas que l’imposition de mesures coercitives (comme des quotas) soit la solution la plus efficace pour augmenter la représentation féminine. Il estime que l’équilibre « va résulter en grande partie de la création d’une masse critique de femmes qualifiées, un phénomène présentement indéniable et extrêmement positif ».

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