Quand un entrepreneur vit un moment charnière, comme la vente ou l’acquisition d’une entreprise ou le rachat d’un actionnaire, il a besoin d’être bien accompagné.
C’est ici qu’intervient Simon Marcotte Légaré, directeur principal en vente, achat et financement d’entreprises.
Comment pourrait-on résumer votre spécialisation?
Le travail d’un conseiller en vente, achat et financement d’entreprises consiste à accompagner les entrepreneurs quand ils envisagent de vendre leur entreprise, quand ils souhaitent faire l’acquisition d’une autre entreprise ou quand ils cherchent des capitaux pour des projets importants, comme le rachat d’un actionnaire ou des investissements majeurs en immobilisation dans le contexte d’une expansion ou d’un agrandissement.
Les entreprises dont on s’occupe proviennent de tous les secteurs et ont habituellement un chiffre d’affaires au-dessus de 30 millions de dollars.
Pouvez-vous nous parler d’une journée type?
Le travail est très diversifié. Je ne pourrais pas parler d’une journée type, mais dans une semaine, il peut y avoir, entre autres :
- plusieurs sessions de travail avec nos collègues et nos clients pour récolter des informations sur l’entreprise et sa situation financière;
- la préparation de modèles financiers et la rédaction de documents marketing qui servent à approcher des clients potentiels, des acheteurs ou des partenaires financiers ciblés;
- des rencontres avec ces clients ou partenaires potentiels (acheteurs, investisseurs, banques, etc.);
- la révision et la négociation de documents légaux tels que la lettre d’intention, le contrat d’achat d’actions ou la convention de crédit;
- plusieurs rencontres ou activités de développement des affaires.
Les mandats durent en général de trois à quatre mois pour un financement et de neuf à douze mois pour la vente d’une entreprise.
La demande pour cette profession est-elle à la hausse?
Oui, la demande est à la hausse. Le contexte économique des dernières années a été favorable : la levée de milliards de dollars par des fonds de capital-investissement pour des sociétés privées, la disponibilité des fonds à des conditions avantageuses avec les banques et des valorisations boursières élevées. De plus, plusieurs entrepreneurs arrivent à l’âge de la retraite et souhaitent vendre leur entreprise.
Dans le contexte économique actuel plus difficile, notre implication est encore plus cruciale pour assurer le succès d’une transaction.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail? Quels sont vos défis?
J’ai choisi de faire ce métier parce que, d’un point de vue technique, ce domaine me passionne. On touche à des concepts avancés de la finance ainsi qu’à la stratégie d’entreprise.
C’est aussi très valorisant d’accompagner des entrepreneurs dans des moments charnières de leur vie professionnelle, comme l’acquisition d’une entreprise en phase de croissance, le rachat d’un actionnaire ou la vente de l’entreprise familiale quand arrive la retraite.
Quant aux défis liés au domaine, disons que toutes les transactions comportent des enjeux. On doit prévenir les situations plus difficiles ou trouver des solutions quand elles se présentent. Il peut s’agir de la performance de l’entreprise au moment de la transaction, d’un enjeu de communication entre le client et les partenaires potentiels, des éléments de risque identifiés lors de la revue diligente, d’enjeux légaux dans la négociation des termes et conditions de la transaction, d’enjeux macroéconomiques, etc. On doit être prêt à plusieurs éventualités et surtout être en mode solution.
Travaillez-vous en complémentarité avec d’autres expertises?
Dans notre profession, on est comme les quarts-arrières du processus transactionnel. On doit veiller à ce que tout se déroule bien à chaque étape, s’assurer de bien communiquer les instructions et les objectifs et de bien gérer les interventions des multiples professionnels impliqués. Ça inclut notamment l’équipe d’audit du client, les fiscalistes et les avocats de chaque partie et les équipes de revue diligente.
Quelles sont les compétences à acquérir pour exercer cette spécialisation?
À la base, ça prend des connaissances en finance d’entreprise et en comptabilité, ainsi qu’une compréhension du monde des affaires et de la stratégie d’entreprise. Les études qui mènent à cette profession sont généralement le bac en finance, en comptabilité ou en administration des affaires.
Par la suite, on a le choix de plusieurs spécialisations : analyste financier agréé (CFA), comptable agréé (CA), expert en évaluation d’entreprises (CBV) ou un MBA. Évidemment, ces spécialisations peuvent être utiles, mais ce n’est pas un prérequis pour devenir conseiller en vente, achat et financement d’entreprises.
De fortes aptitudes en communication et en négociation sont aussi très importantes dans notre milieu.
Avez-vous des conseils à donner à des personnes qui souhaiteraient être conseiller en vente, achat et financement d’entreprises comme vous?
L’aspect technique est important dans ce métier, mais il ne faut surtout pas oublier l’aspect humain, qui est primordial pour bâtir des relations de confiance avec nos clients et avec les divers intervenants impliqués dans une transaction. Il faut être passionné, persévérant, à l’écoute, un joueur d’équipe, et avoir la capacité d’apprendre rapidement et avoir envie de faire une différence.
Pouvez-vous décrire le contexte de travail chez Raymond Chabot Grant Thornton?
Les valeurs que je viens de nommer sont aussi importantes pour la firme et pour notre équipe. Le soutien et l’entraide sont des éléments essentiels pour notre succès. Le bien-être et le développement des employés, c’est primordial. Les nouveaux venus peuvent rapidement progresser dans leur carrière. Le travail d’équipe est axé sur la collégialité. Et, chez nous, on met toutes nos connaissances et notre expertise au service du client.