Lorsqu’on traverse une frontière pour faire des affaires ou gérer des biens, on doit tenir compte des mesures fiscales spécifiques à chaque région.
Des connaissances pointues sont nécessaires et c’est là que les fiscalistes spécialisés en mobilité et affaires internationales, comme Mylène Tétreault, interviennent.
Comment décririez-vous votre spécialité en fiscalité?
La mobilité fait partie de la fiscalité internationale. Dès que les entreprises font affaire à l’étranger, qu’elles ont des filiales dans un autre pays, elles ont besoin d’experts pour s’occuper de la conformité fiscale, des états financiers, de la planification ou de la réorganisation fiscales, etc.
Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ont des employés mobiles. Il peut s’agir de travailleurs qui sont déployés de façon permanente à l’étranger ou qui vont faire des mandats de courte ou de longue durée dans un autre pays. Ça peut aussi être des employés qui décident de télétravailler à l’extérieur du pays.
Notre objectif est de nous assurer que les entreprises ou les employés remplissent leurs obligations concernant la déclaration de revenus et le paiement des impôts au niveau international, tout en gérant les risques et les coûts fiscaux, et ce, autant pour les entreprises canadiennes qui s’implantent à l’extérieur du pays que pour les entreprises étrangères qui s’installent au Canada.
Quel est votre parcours?
J’ai commencé en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton à Sherbrooke en 2007. Comme je démontrais un intérêt particulier pour ce domaine, on m’a donné les moyens de développer mes compétences en fiscalité américaine et internationale.
Puis, après trois ans, j’ai déménagé à Québec, et j’ai été accueillie dans l’équipe de fiscalité internationale, spécialisée en fiscalité corporative américaine, en mobilité et en réorganisation fiscale internationales.
Notre département a évolué et j’ai choisi de me spécialiser en mobilité. C’était un domaine qui me passionnait et je voyais que la demande augmentait à cause de la mondialisation des entreprises et de la mobilité des travailleurs. C’est ce créneau que je voulais faire croître. On a développé un super service en mobilité internationale, autant à Québec qu’à Montréal. J’en suis très fière.
À quoi ressemble un mandat type?
Le cœur de notre travail, c’est d’accompagner les entreprises dans leur démarche d’affectation à l’étranger. On leur offre des services de consultation et de conformité qui couvrent l’ensemble des éléments fiscaux.
On offre également un soutien aux employés, dont des conseils en fiscalité dans le pays d’origine et dans le pays d’accueil et la préparation des déclarations de revenus.
C’est complexe, parce que chaque pays a ses lois, ses règlements. Il faut vraiment très bien connaître ce qui s’applique selon le contexte pour s’assurer d’optimiser la situation de l’entreprise ou des employés. Sinon les entreprises ou les travailleurs pourraient se voir imposer des amendes ou des pénalités.
On a aussi d’autres types de mandats pour les particuliers, comme quelqu’un qui hérite d’un bien ou qui voudrait investir à l’étranger. Qu’est-ce qui arrive? Qu’est-ce qui est imposable ou pas? Ou encore, ça peut être pour l’achat d’une propriété aux États-Unis, en Floride, par exemple.
Qu’est-ce qui vous motive le plus au travail?
L’éventail de mandats qu’on couvre est très large. Le fait de travailler avec les lois et règlements de différents pays est très stimulant. On apprend de nouvelles choses tous les jours.
Comme je suis une personne d’équipe, j’apprécie de pouvoir travailler en collaboration avec mes collègues à travers la province et ceux du réseau Grant Thornton International.
Ce que j’apprécie beaucoup aussi, c’est l’ouverture aux nouveaux projets. La direction n’hésite jamais à dire oui à un employé : vas-y, j’ai confiance en toi!
En quoi la firme se démarque-t-elle en tant qu’employeur?
Chez nous, quelqu’un qui veut s’impliquer peut participer à plein de projets, à des comités innovants. Les idées des employés sont prises en compte. La firme est à l’écoute de ses clients comme de ses employés. Plusieurs comités et projets sont mis en place pour faire évoluer la relève.
Êtes-vous impliquée en tant qu’experte dans la communauté?
Oui. Je donne souvent des conférences, que ce soit à des particuliers, à des entreprises, ou à des institutions bancaires, pour rendre plus claires les notions relatives à mon champ d’expertise. Je rédige aussi des articles pour transmettre mes connaissances et celles de mes collègues sur la fiscalité internationale et la mobilité pour informer notre clientèle. C’est un aspect de mon travail que j’aime beaucoup.